La fin des réseaux sociaux (sociaux)

header SN endC’est pas de chance. Vous venez à peine d’oser franchir le pas, de vous y mettre. A Twitter, Facebook ou LinkedIn… que voilà c’est déjà fini ? Au-delà de la figure de style, il y a quand même un vent du Nord qui souffle sur le destin encore jeune des réseaux sociaux. L’interrogation a d’abord porté sur Twitter qui, malgré le retour d’un de ses fondateurs aux commandes, doit renverser la vapeur prochainement et sans trop tarder.

Mais mieux que cela, il y a les tendances lourdes, de fond. Le genre de signal qu’on ne perçoit que dans le monde des spécialistes et des financeurs de start-ups. C’est le JDNet qui sonne l’oraison funèbre, à travers un intéressant scan de 146 pitchs de start-ups. Qu’en ressort-il à propos des social networks ? Lisez bien, ça ne souffre pas d’ambiguïté :

Les start-up d’interactions sociales ont disparu. Sur les 146 startups qui ont pitché, seulement deux étaient des réseaux sociaux. La première était une plateforme de réseautage pour d’anciens étudiants et l’autre a débuté en tant qu’application de rencontres lesbiennes avant de se transformer en un réseau social pour femmes. Aucune des start-up présentes ne proposait de service de messagerie ni d’application de partage de photos.

Le message est clair : si tu veux attirer du venture, ou même ne serait-ce qu’engranger plus de trois mois de survie au pays du clic émerveillé, alors change de créneau. Trop injuste ? Pas certain, car au fond, la situation présente s’explique en quelques points précis :

  1. nous sommes saturés d’interactions digitales : une fois tâté du Facebook, du Twitter et peut-être d’un troisième réseau (pro comme LinkedIn, ou visuel comme Instagram), ça nous remplit bien déjà une journée. Pas de besoins additionnel ici sur ce que Brian Solis nommait le « social network 1.0 ».
  2. nous n’avons que deux mains et un cerveau : contrairement à Ghost in the Shell nous ne sommes pas encore équipés de doigts bioniques pour taper plus vite sur nos claviers et écrans.
  3. nous sommes déjà des animaux sociaux : on l’avait presque oublié, mais le social, la connexion, on faisait ça avant les social networks. Et on le fera encore après.
  4. nous sommes devenus exigeants : bon proposer un like ou un retweet en 2015, ça fait presque low profile. What else docteur ? Vas-y sors moi le grand jeu, fais moi rêver toi le concepteur.

Redevenir innovant

Alors bien sûr, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas encore de place pour un nouveau réseau social. Via notre cher Google, on tombe bien en octobre 2015 du réseau pro comme TalkSPirit, du réseau co-voiturant comme BuddyCar, du réseau anonymisant comme Framasphère, voire même du réseau spécial Marijuana avec Snoop Dog, etc, etc. Mais il faudra alors pour ceux là comme pour ceux qui suivront qu’ils dénichent le « plus produit » différenciant, le réel service premium déterminant. Il faudra plus de spécificités, moins de basique : dès 2011, Jason Schwartz le prophétisait sur BusinessInsider, quand il écrivait que les « Social Networks are characterized by, « Friend Everyone, Share Everything. »  Social Circles will be characterized by « Group Dynamically, Share Selectively. »…« .

Peut être une innovation à rechercher dans ce qui… n’a jamais été du tout social et connecté, dans le pire-to-pire du relationnel et de l’échange. En somme aller créer le lien là où il n’y en a pas mais où il pourrait se révéler utile ou iconoclaste. Vous avez dit cogitation ? Hé oui, être « seulement » un réseau social n’est plus assez disruptif en 2015, plus assez sexy.

4 réflexions sur “La fin des réseaux sociaux (sociaux)

  1. Hello Laurent ; je me suis souvent dit « tout est déjà inventé » ou encore « je vois mal comment il resterait de la place pour un nouvel entrant », en étant régulièrement démenti par les faits. Je constate bien, en effet, la place prépondérante des Facebook et autres Linkedin, mais je suis rendu prudent par l’expérience.
    Qui vivra verra.

    1. Pour ma part, je pense qu’il y a quelque chose à réinventer dans les Réseaux Sociaux. Les utiliser autrement pour d’autres objectifs ? Il faut creuser peut être du côté des entreprises ! A suivre !

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