Le « digital job » hype… c’est quoi et où exactement ?

logo bureauDans le temps, dans le très grand temps, un job « hype » se passait forcément dans les médias et la communication. Il fallait être (et je le fus) rédacteur-en-chef dans la presse, directeur artistique dans l’édition, attaché de presse dans la com’, etc, etc. Et puis le web est passé par là, qui a révolutionné (secoué) un certain nombre de secteurs, réduit la voilure globale des équipes et fait disparaître des métiers tout entier. Ou pas loin de ça si l’on veut voir le verre à moitié plein.

Il y a quelques temps, sur le blog de l’agence LeWebLab, je m’était amusé à décrire le phénomène des « job titles » à rallonge et à l’américaine, issus de ces nouveaux métiers du web qu’on dit émergents, faute d’avoir sur leur trouver une place précise. Puis de cet effort à retranscrire les jobs d’hier dans les nouveaux termes d’aujourd’hui…

Qu’en est-il en 2015 ? Si le chapeau « digital » se retrouve de partout et à tous les échelons de l’entreprise (notamment en directions), les métiers sont divers et variés. Via LinkedIn par exemple, avec les mots clés « social media », on voit qu’on embauche par exemple en ce moment du « business developper social media » (plutôt client et commercial), du « social media account director » (plutôt agence, et commercial aussi), ou encore du « social media strategist » (l’un et/ou l’autre, plutôt contenu).

Sur Viadeo, le mot clé « digital » se décline en « responsable de projet digital », en « directeur marketing digital », ou encore en « chef de produit digital ». Ici aussi, on sent l’importance de la coloration business, du concret. On embauche pas ces effectifs pour faire décorum ou pour gérer des comptes sociaux de DG. Il s’agit d’être efficace dans ces nouveaux canaux, de montrer en quoi ils contribuent au C.A global dégagé, à la démarche de transformation globale. Pas si évident…

Digital bullshit

De fait, on voit moins dans les bios individuelles des réseaux sociaux, des appellations funky très courues à un moment chez les consultants : qui se nommaient « digital enthousiast », « digital sherpa » ou « digital activist » et autres élans littéraires. Le digital serait-il devenu quelque chose de bien concret et de moins fumeux ? Pour le dire clairement, de moins « transverse et synergique » et de plus normé au sens RH du terme ?

Le chemin est encore long cependant qui permettra de traduire -tant dans les mots que les esprits- ce qu’est exactement le périmètre du « digital » : ce mélange de com’, tech, web et management – qui doit être mutant par défaut, doit faire avancer et inspirer tout ce qui n’a pas fonctionné auparavant dans les métiers classiques. Qui doit aussi moderniser les métiers de l’informatique d’entreprise et de la relation client, dans parler des niveaux de directions.. Et attention aux cerbères de la parole française de qualité : sur les réseaux, on vous remettra souvent en place pour ne pas dire « digital » mais « numérique »… Marrant car ces mêmes personnes ne refuseraient certainement pas un titre de « social media manager » ou de « digital expert » couché sur leur carte de visite…

Alors, où est le « hype » en juillet 2015 ? Il y a bien eu dernièrement dans mon réseau, un « manifesto voice manager » dans une très grande entreprise du secteur agro-alimentaire. Mais c’est rare. Pour quelque chose que je traduirai à peu près par un « responsable de la prise de parole ». Une variante du porte-parole d’hier qui dit qu’on agit désormais plus sur les réseaux sociaux et les différents écrans de communication, pour y apporter le bon message ou bon moment, au devant des bonnes cibles.

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