Je republie ici en version revue et augmentée une partie de la note écrite à l’origine fin 2019, sur le blog LeMansLab, co-produit avec mon camarade Loïc Richer. Cela complète mes explorations du thème technologique, informatique et numérique sur les 24 Heures du Mans, qui me tient à coeur. Elle montre combien l’image, la télé, la vidéo domine la communication de cette course auto mythique et la perception de sa ville d’attachement dans le monde. Qu’on y adhère ou non, c’est un fait. Un truisme même pour certains, mais une réalité qu’on ignore parfois un peu vite en tant que manceaux ou coutumier du thème. Ca semble tellement évident qu’on y revient plus, au risque de louper des contenus et des mécanismes d’exposition médiatique assez essentiels.
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Retour à décembre 2019 donc. Je ne vais rien vous apprendre sur le fait que le sport et notamment mécanique écraaaaaaaaaaaaase littéralement le référencement sur une requête « Le Mans » sur YT. Encore plus depuis qu’Hollywood s’est emparé du sujet à nouveau depuis peu, avec l’excellent Le Mans 66 réalisé par James Mangold avec le duo Damon/Bale, conciliant vintage et goût du bitume. Ce film vaut le détour et vous fera changer radicalement d’avis sur la catégorie des sports mécaniques.
Un peu de métrique
Donc une petite recherche innocente (en ces jours post réveillon 2019), donne quoi ? Limitons nous à la première page de résultats obtenus, car le quidam ne va pas plus loin en moyenne corrigée des variations saisonnières. J’ai donc pris les 20 premiers contenus tombant. Et là, bam, le verdict est sans appel :
- 10 résultats sur les 24h du Mans (dont 5 consacrées au film Le Mans 66)
- 5 résultats sur le Manc FC (foot)
- 4 résultats sur la Ville du Mans
- 1 court métrage lycéen
En court résumé mathématiques, et sans être prix nobel, on mesure que 75% des contenus vidéos sont sportifs; que 20% seuls parlent de la ville du Mans. Et si l’on agrège le nombre de vues, alors là… c’est l’explosion digne de celle d’un turbo en combustion ou d’un pneumatique au bord de la rupture ! Côté sports méca on frise en effet les 5,5 millions de vues, quand côté ville on peine à se hisser aux… 22K vues tout mouillé, la pente devant soi et le vent dans le dos.
Lire la note complète d’origine sur LeMansLab.
[Maj 17 juin 2020 :] 6 mois plus tard, la réalité statistique a t-elle changé dans le top 5 sur YT d’une requête « le mans » ? Le « hot topic » en pole position est naturellement devenu… les 24 Heures du Mans virtuel, qui a chauffé le web à la mi juin. Suit derrière toujours le film Le Mans 66 proposé cette fois en streaming payant (business is business). Puis s’alignent la bande annonce du film Le Mans (de 1971), une vidéo sur Le Mans ma ville et en rang 5, le magnifique court métrage Le Mans 55 (ci-dessous). On le voit donc, un peu plus de variété de sujets, que confirment les résultats suivants. L’adn « Le Mans » sur le magnétoscope mondial qu’est Youtube, est un univers en évolution perpétuel mais flanqué d’une super nova imbattable… sa course automobile enduro.
Et sur Vimeo, l’ex concurrent classieux qui joue la plateforme bis par rapport au géant us ? Sans surprise, les résultats affichés sur requête « le mans » tapent tous sur les 24 Heures du Mans, à l’exception d’une petite perle inconnue en d’autres terres de référencement web. Le clip vidéo (animé)… d’une chanson d’un groupe pop norvégien ! Des dj indé, se laissant inspirer de voyage en voyage, de ville en ville. Sont-ils passés au Mans et sur la course ? Le clip ne le prouve pas en tout cas, même si cette production s’avère de fort belle facture. Mais leur bio évoque à propos d’autres titres dans leur besace que leur inspiration vient de « cartes postales de la Côte d’Azur, de courses de Formule 1 sur la piste de Monza en Italie« . Le bitume, la compétition sous le soleil… pas si loin du Mans tout çà !
Orions Belte – Le Mans from Steph Hope on Vimeo.