L’évènement de la Social Media Week a été consacré lors de sa soirée inaugurale, à un thème particulier : celui de la gratuité et de… son prix à payer. Thème centrale du web 2.0 depuis son postulat de départ, qui n’est autre que « donner pour recevoir », ce que certains ont traduit par la « dictature du participatif » ou encore la lassitude du « bof, ça ne sert à rien ». A ceci près que l’on sait d’emblée que rien n’est gratuit sur le web, mais plié à des « conditions de commerce » plus subtiles, un modèle économique plus sioux.
Voici quelques morceaux choisis, remis en perspective avec le confort du recul.
– « On a vu se développer il y a 5 ans ce petit fantasme de la #data… » ~ @Pyplatini opening keynote #smw13. >> en effet, le patron du Social Media Club est bien placé pour savoir que l’on en parle depuis un moment du côté de la Cantine mais que le milieu de l’entreprise s’y met seulement maintenant. Pourquoi ? En recherche de modèle économique solide et pérenne sur le digital, la « data » constitue une matière première exploitable, tangible, qu’on a bien entre ses mains.
– Fabrice Rochelandet : « un trop grand ciblage peut se retourner contre les marketeurs… » / opening keynoye. >> en effet, à force de vouloir cibler ce prospect en devenir de client assuré, les marques jouent la lourdeur répétitive, cette impression pernicieuse… « qu’on ne peut pas y réchapper ». Le retargeting publicitaire en est un exemple coeur, qui satisfait les professionnels, mais lasse les utilisateurs du web.
– F. Rochelandet : « aucune régulation n’est efficace » (#privacy#bizmod) / opening keynote #smw13 Paris by #smcf. >> pas sûr dans l’absolu, mais sur le web et notamment 2.0, les flux trouvent toujours le chemin et les pratiques anticiperont toujours la régulation. A défaut de ne pas exister, disons qu’elle est condamnée sur le fil, avant même le top départ de la course, d’être dépassée…
– Franck Cheneau, dg #skyrock : déroule les #datas stockées via les#skyblogs. Purement fonctionnel pr lui. >> Skyrock illustre un cas presque « old school » d’entreprise sur le web. Dont les applications et projets se sont multipliés et ont surtout vieilli. Une position de force par rapport à tous les newcomers dont le principal handicap se résumera à cette question : comment acquérir rapidement, des monceaux critiques de datas ? Les réseaux sociaux actuels (Facebook, Twitter…) ont trouvé la manière. Pas sûr que la tactique soit reproduisable à l’infini.
Tout un univers de métriques possibles
– « Un biotope passé dans un mode prédatif… » : impression du business web actuel de @fbellier RadiumOne. >> la « jungle » souvent décrite dans les activités de médias, et notamment en ligne, a aujourd’hui sa motorisation et son optimisation parfaite, permanente.
– « La valeur, la métrique c’est le partage. Et qui sont les personnes qui s’engagent… » ~ @fbellier >> tourné sous forme de question, on pourrait répondre que celles et ceux qui s’engagent sont d’abord celles et ceux qui en ont… le temps. Travailleurs indépendant forcé, semi-chômeur, intermittent du contrat, etc. sont les abonnés premiers des réseaux sociaux. Qui ne donc pas forcément ceux qui ont le plus gros pouvoir d’achat.
– Métrique du #socialmedia : « on échange vraiment au max avec 8 à 30 personnes », qque soit la taille du réseau. >> une vraie question soulevée, qui est celle de monitorer nos propres réseaux et de se dire honnêtement ce qu’ils valent. Quantitativement mais aussi qualitativement. Ce ne serait pas idiot que des outils comme Klout évoluent réellement dans ce sens, qui est celui de fournir cette explication de texte aux utilisateurs.
– JL Cyrot : « Facebook a stoppé l’évolution de Copains d’Avant » (sur son modèle payant). #fightclub >> mais ce modèle payant aurait-il été tenable sur le long terme, même si Facebook n’avait pas existé ?
– JL Cyrot : « savoir qu’1 tel mobile se balade sur les Champs Elysées, je n’en fais rien… » >> manière de préciser que la data pour la date, ne sert à rien. Seul compte son exploitation, sa diffusion et pour ainsi dire son intelligence. Toute l’entreprise, à tous ses échelons, doit se sentir mobilisée par l’exploitation pertinente et rétributrice d’une data.
– JL Cyrot : Oodrive c’est payant, Dropbox c’est gratuit… « À un moment il faut monétiser », par de la pub ciblée par ex. >> pas simple en tout cas, de basculer des modèles nés dans le gratuit, vers le payant. Surtout une fois que les habitudes sont prises auprès des users… Posez-vous la question : et si demain Facebook ou Twitter passaient payant, est-ce que vous continueriez à les utiliser.
La donnée, sa propriété, sa valeur
– « A partir de quel moment les données appartiennent à une société ? » questionne @Pyplatini sur la conf’ #smwparis > qd ils veulent non ? #biz >> la notion du périmètre de possession des données est en effet clé, à l’ère des réseaux ouverts, flux transverses et du fameux et assez imprécis « cloud »… La donnée n’est plus « territorialisable » dans une informatique mondiale « urbanisée » comme auparavant. La « matrice » domine, qui doit aller avec une évolution des mécaniques de répertoriage et de comptage des données, voire des business qu’on peut greffer dessus.
– « Tous les réseaux sociaux disent la même chose… On est proprio des données dt on confie la licence d’usage » : A. Neri + « Qui a lu les #CGU de #Twitter avant de l’utiliser ? » demande JL Cyrot à l’auditoire du #smwparis. 2 mains se lèvent… >> le débat porte en effet sur la territorialité des droits et facilities que se donnent les business web. Des sites et réseaux américains… ont le droit US pour eux. Mais une application ailleurs, en Europe par exemple. Reste les conditions « d’exécution » de ces droits, et le contexte politique. Comme on l’a vu avec Google.
– « Donner un droit de possession sur les données privés, ce serait impliquer les gens ds la contribution ? » ~ conf’ #smwparis + « Les données ne servent pas qu’aux bannières de publicité » ~@Nicolas_Colin Ouf ! + « On englobe les données ds le travail gratuit » ~ @Nicolas_Colin : plaidons pour un RMUD, revenu minimum d’usage des datas ! >> si la data devient un brique de base du business, produite « à l’insu du plein gré » des utilisateurs, comment faire rentrer ce dernier dans une logique de rétribution, ou du moins d’intéressement ? Sans doute la non maîtrise du concept de data dans le grand public, ne facilite pas son usage et son exploitation…